Le diagnostic du cancer peut débuter à la suite d’un dépistage organisé et/ou individuel, de l’apparition de symptômes ou d’une détection fortuite au décours d’un examen. Dans le cas d’une suspicion de cancer, un certain nombre d’examens doivent être réalisés pour confirmer le diagnostic du cancer et en évaluer le stade.

Le diagnostic du cancer
Certains établissements autorisés au traitement du cancer ont mis en place des filières d’accès rapide au diagnostic et à la prise en charge des patients en cas de suspicion ou/et de cas avéré de cancer. Vous trouverez ces informations dans notre Répertoire régional du Parcours de Soins.
Le diagnostic de cancer peut être posé grâce à l’examen anatomopathologique (examen de tissus ou d’organes, prélevés par biopsie ou lors d’une chirurgie) ou cytologique (examen de cellules, sanguines par exemple) selon les cas. Ces examens servent également à préciser le type de cancer.
Des tests moléculaires (tests de génétique moléculaire tumorale/de biologie moléculaire) peuvent être réalisés sur ces prélèvements, et mettre en évidence dans certains cas une mutation des cellules tumorales. Cette mutation peut alors contribuer à valider ou affiner le diagnostic du cancer, et/ou à orienter la stratégie thérapeutique si un médicament spécifique à cette mutation (thérapie ciblée) est disponible. Le recours à une RCP d’expertise moléculaire peut être nécessaire, par exemple en cas de mutation rare ou pour faciliter l’accès du patient à une thérapie ciblée innovante.
Le stade de la maladie est évalué grâce à un bilan d’extension, qui va vérifier si d’autres organes sont atteints. Il peut faire appel selon les cas à des examens d’imagerie médicale, de médecine nucléaire (exemple : TEP-scanner), voire à des biopsies ou prélèvements divers.
L’oncogénétique : le diagnostic de cancer peut quelquefois être posé dans un contexte familial ou/et personnel médical particulier évocateur d’une origine génétique. Si l’existence d’anomalies génétiques constitutionnelles (c’est-à-dire héritées et présentes dès la naissance dans toutes les cellules de l’organisme de la personne) est suspectée, des tests moléculaires dits constitutionnels pourront être réalisés. En cas de mutations détectées, une enquête familiale pourra être déclenchée. De plus, dans certains cas spécifiques, elles pourront avoir un impact dans le choix du traitement du cancer lui-même.
Focus sur le diagnostic des cancers cutanés en région
Selon l’Institut National du Cancer (INCa), on estime entre 141 000 et 243 500, le nombre de nouveaux cas de cancers cutanés par an, dont environ 90 % sont des carcinomes (basocellulaires ou épidermoïdes) et 10 % des mélanomes cutanés. Ces derniers, bien que plus rares, sont particulièrement agressifs : 17 922 nouveaux cas de mélanome ont été diagnostiqués en 2023, avec près de 2 000 décès par an. Leur incidence a plus que triplé entre 1990 et 2023.
Dans le même temps, le nombre de dermatologues diminue, passant de 3 542 praticiens en 2007 à moins de 3 000 en 2025, soit une baisse de 20 %. Ce recul contribue à des délais d’attente moyens de 104 jours pour obtenir un rendez-vous dermatologique en France. Près de 46 % des patients renoncent à consulter, souvent en raison de l’éloignement géographique ou des délais trop longs.
Dans ce contexte de pénurie de spécialistes et d’inégalité territoriale d’accès aux soins, le repérage précoce et la fluidification des parcours d’orientation deviennent des priorités de santé publique, mises en avant dans la Feuille de route ARS Paca 2022-2025 de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers (cf. Action III.2.1 et Action III.2.3).
Mooc Tumeurs cutanées : professionnels de santé, formez vous au réparage des cancers cutanés !
Destiné aux professionnels de santé de ville et hospitaliers, le contenu de cette formation a été élaboré par le service de dermatologie de l’AP-HM Timone, avec l’appui du groupe expert régional oncodermatologie.
Déployée en 2023 par le DSRC OncoPaca-Corse, l’AP-HM et l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur, cette formation en ligne s’inscrit dans la feuille de route 2022-2025 (ARS Paca), dans le cadre de la Stratégie décennale de lutte contre le cancer.
Objectifs pédagogiques :
– Etre en capacité de détecter, chez vos patients, une lésion cutanée suspecte d’être cancéreuse
– Connaître les parcours de prise en charge diagnostique
Ce que propose le MOOC Tumeurs Cutanées :
– Quatre capsules à visionner et à revisionner selon vos besoins
– Pour une durée totale de visionnage inférieure à 30 minutes
– Une évaluation des acquis ludique à la fin de chaque vidéo (QUIZ)
– Une inscription gratuite mais obligatoire
Je m’inscris au MOOC Tumeurs cutanées
Région Paca > Plateforme de téléexpertise TUMO-DERM PACA
TUMO-DERM PACA : une communauté de dermatologues et de chirurgiens au service du repérage précoce des cancers cutanés.
Face à ces enjeux, le DSRC OncoPaca-Corse a lancé en octobre 2024, la communauté TUMO-DERM PACA. Déployée dans un premier temps sur les Bouches-du-Rhône et le Var ouest, cette initiative repose sur l’engagement d’une trentaine de praticiens volontaires, mobilisés pour donner un avis de téléexpertise rapide en cas de lésion cutanée suspecte.
Début juillet 2025, près de 1000 demandes de téléexpertise avaient été enregistrées. Parmi elles, 44 % des cas concernaient une suspicion réelle de cancer cutané, permettant ainsi une orientation et une prise en charge rapide des patients concernés.
Prochaine étape : extension à d’autres territoires de PACA, dans le cadre d’une équipe de soins spécialisée en dermatologie oncologique.

Région Corse > Plateforme de téléexpertise CORSICA-DERM
Communauté Corse de téléexpertise libérale en dermatologie
En Corse, où la densité de dermatologues est particulièrement faible, le réseau CorsicaDerm a été mis en place pour répondre à cette problématique. Ce réseau regroupe une communauté de dermatologues libéraux qui offrent des services de téléexpertise aux médecins généralistes partenaires du projet. Lorsqu’un médecin généraliste est confronté à un cas dermatologique complexe, il peut solliciter un avis spécialisé via la plateforme dédiée. Les dermatologues du réseau s’engagent à fournir une réponse dans un délai inférieur à 72 heures, permettant ainsi une prise en charge rapide et adaptée du patient.
Elle permet à tous les professionnels de santé corses d’avoir accès gratuitement et rapidement à un avis dermatologique. Cet avis pourra donner lieu à une prise en charge le cas échéant.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’URPS ML Corse

Contacts des chirurgiens qui pratiquent l’exérèse première de lésions suspectes
En région Paca, plusieurs établissements de santé autorisés au traitement du cancer disposent d’une offre de chirurgie à orientation cutanée. Consulter notre Répertoire Régional du Parcours de Soins pour trouver les coordonnées des établissements disposant de l’autorisation « Chirurgie à orientation cutanée ».
Ce répertoire constitue un outil pratique pour les professionnels de santé souhaitant orienter leurs patients vers une prise en charge adaptée, au plus près de leur domicile.
Les dépistages organisés du cancer
L’objectif du dépistage est de pouvoir diagnostiquer un cancer à un stade précoce, non symptomatique, afin de favoriser les chances de guérison. Ainsi, si un cancer est suspecté lors d’un examen de dépistage, il sera nécessaire de recourir à des prélèvements cellulaires ou tissulaires et à leur analyse anatomo-cyto-pathologique, pour poser un diagnostic précis.
Le dépistage des cancers peut être fait dans le cadre des dépistages organisés du cancer. C’est désormais, depuis le 1er janvier 2024, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) qui impulse et coordonne la stratégie et le déploiement des invitations et relances des trois programmes nationaux de dépistage organisé :
Dépistage organisé du cancer du sein
Dépistage organisé du cancer colorectal
Dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
– entre 25 et 29 ans : 2 examens cytologiques à 1 an d’intervalle, puis 3 ans plus tard si le résultat des deux premiers est normal
– entre 30 et 65 ans : un test HPV tous les 5 ans, à débuter 3 ans après le dernier examen cytologique normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur.
Remarque : les personnes à risque génétique de cancer ne participent pas aux programmes de dépistage des cancers, car elles font l’objet d’un suivi spécifique dans le cadre de leur prédisposition génétique.
Les Centres Régionaux de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC), missionnés par le Ministère de la Santé, sont à l’écoute des particuliers et professionnels de santé afin que les examens de dépistage des cancers se réalisent dans les meilleures conditions. En fonction de votre région, consultez le site du CRCDC SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur ou le site du CRCDC Corse.