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Article Hospimédia : « Les soins palliatifs précoces sont essentiels face à un cancer de mauvais pronostic »

Posté le : 26/06/2024

Le patient atteint d’un cancer de mauvais pronostic doit être pris en charge en soins palliatifs, dès le diagnostic. Le suivi est aussi efficace en télémédecine qu’en présentiel. OncoPaca-Corse publie un guide pour diffuser des bonnes pratiques.

Le recours aux équipes de soins palliatifs est souvent trop tardif dans la prise en charge des patients atteints de cancer. La recherche a pourtant prouvé que l’intégration précoce de soins palliatifs, dès le diagnostic, améliore la qualité de vie des patients. Les travaux de Jennifer Temel en 2010, publiés dans le New England Journal of Medicine, ont notamment marqué un tournant . Cet accompagnement consiste en une prise en charge des symptômes, une information sur la maladie et le pronostic, une assistance à la décision thérapeutique et une aide apportée au patient pour appréhender sa maladie avec un pronostic vital engagé, rappelle le Pr Sébastien Salas, responsable du service des soins de supports et des soins palliatifs à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). Il intervenait lors d’un webinaire organisé le 17 juin par le dispositif spécifique régional du cancer OncoPaca-Corse.

« L’étude a montré une amélioration à douze semaines de la qualité de vie pour les patients pris en charge de façon précoce. » Ces derniers sont aussi moins sujets au syndrome dépressif avec une proportion de 16% contre 38% pour les autres patients. Autre constat important, la médiane de survie globale est supérieure de trois mois par rapport au bras standard. Des soins moins agressifs (33% contre 54%) et une meilleure documentation des souhaits des personnes s’ajoutent aux résultats de l’intervention d’une équipe de soins palliatifs dès le diagnostic.

Un suivi possible à distance sans détérioration de la qualité
Il est possible de réaliser ce suivi à distance. Une nouvelle étude présentée à l’American Society of Clinical Oncology 2024 par Joseph Greer, docteur en psychologie au Massachusetts General Hospital (États-Unis), a comparé la prise en charge précoce en télémédecine et en présentiel chez des patients atteints d’un cancer du poumon avancé. « 1 250 patients ont été interrogés et le constat est qu’il n’y a pas de différence entre la visioconférence et la consultation en personne« , décrit Sébastien Salas. La satisfaction des usagers est la même. La seule différence est que la présence des aidants est moins importante dans le groupe en visioconférence. Ces résultats « soulignent le potentiel considérable d’amélioration de l’accès et de la diffusion plus large de ce modèle de soins fondé sur des données probantes grâce à la prestation de télésanté« , concluent les chercheurs.

Un guide pour favoriser les soins palliatifs précoces
La difficulté de la prise en charge en soins palliatifs précoce des patients atteints de cancer est que ceux-ci peuvent avoir d’autres douleurs liées à la maladie, notamment les patients âgés, souligne le Dr Philippe Debourdeau, responsable des soins de support et soins palliatifs au CH d’Arles (Bouches-du-Rhône). « Le premier traitement de la douleur est l’écoute du patient, mais il faut repartir de zéro, ce qui est chronophage », rappelle l’oncologue. Plusieurs échelles permettent d’évaluer cette douleur, qu’elles soient analogues, numériques ou verbales. Il souligne l’intérêt de l’outil Algoplus, initialement à destination des personnes âgées non communicantes.

Pour aider les professionnels à mettre en place cette approche moderne des soins palliatifs, le dispositif spécifique OncoPaca-Corse a publié un guide de bonnes pratiques. Il incite à ne plus dissocier curatif et palliatif mais à « les associer dans une prise en charge du patient dans sa globalité en incluant les soins palliatifs dans la continuité des soins ». Le guide se découpe en trois volets : constats, bénéfices attendus et objectifs ; évaluation des besoins et prophylaxies ; prise en charge spécifique de la douleur en soins palliatifs. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le projet régional soins palliatifs prévoit la mise en place de comités territoriaux dédiés dans les six départements, afin de coordonner les acteurs et mettre en place des filières.

Auteure : Perrine DebackerSource : Hospimedia publié le 21/06/2024  

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